Le Conseil d’État, en plus de sa communication destinée à l’ensemble du personnel de la fonction publique, a fait parvenir au corps enseignant, par les Directions générales de l’enseignement (DGEO et DGEP), un message dont l’intention est de justifier la suppression des 6 périodes de décharge de fin de carrière, prétendant que la suppression de ces décharges permettrait de placer l’ensemble du personnel de l’État de Vaud sur un pied d’égalité.
C’est déloyal et cela ne résiste pas à l’épreuve des faits.
Historiquement, les décharges de fin de carrière constituent une des mesures compensatoires obtenues de haute lutte par les enseignant.e.s suite à l’introduction de la Loi sur le personnel (LPers-VD), au début des années 2000. Lire le communiqué de presse de l’État de Vaud du 24 septembre 2002 à ce sujet (il faut porter une attention particulière à la dernière phrase).
Les enseignant.e.s ne pouvaient en effet pas bénéficier directement de la 5e semaine de vacances et de la réduction de l’horaire hebdomadaire de travail d’une heure, attribuées à l’ensemble des employé.e.s de l’État (41h30 au lieu de 42h30). Le nombre de périodes des différents statuts horaire des enseignant.e.s (22, 25, 28, etc.) n’ont pas été réduites.
D’âpres négociations ont conduit à la mise en oeuvre de mesures compensatoires (périodes de décharges de fin de carrière, jours de non-école supplémentaire à Pâques, congé sabbatique – lequel, faut-il le rappeler, n’est pas généralisé).
Mais l’employeur n’a pas généreusement offert ces améliorations pour les un·es et compensations pour les autres: c’est le personnel lui-même qui les a financées! En effet, la cotisation des salarié·es à la CPEV est alors passée de 8% à 9% (actuellement 10%), pendant que celle de l’employeur était réduite de 16 % à 15%. Dans le même temps, la progression salariale était étalée sur 20 ans (contre 14 ans auparavant, 26 ans aujourd’hui).
En conséquence, la suppression des 6 périodes de décharge en fin de carrière ne rétablit aucunement une soi-disant égalité mais, à l’inverse, répond à une volonté politique de faire toujours payer plus cher les enseignant·es en faisant croire qu’elles.ils sont privilégié·es. La vérité du pouvoir ne résiste pas au pouvoir de la vérité.
Les Directions générales annoncent une maigre compensation de la suppression des périodes de décharges avec une « 6e semaine de vacances » dès 60 ans, qui prendrait la forme à la DGEP d’une décharge de 0,5 périodes par an entre 60 et 65 ans. La mesure de la dégradation est vite faite. À la DGEO, en l’état, aucune précision n’est donnée sur les modalités. Faudra-t-il prendre cette « 6e semaine » sur son temps de travail librement géré ?
Nous faire les poches pour financer les impôts non-payés par quelques nantis au bénéfice des largesses du bouclier fiscal? Ça suffit! Toutes et tous dans la rue le 2 octobre!